Chronique d’une globe-trotteuse en Palestine

Un voyage prévu puis annulé, puis d'un coup de tête, l'appel raisonnant en moi, je me suis décidée un vendredi soir et le lendemain je prenais mon billet. Trois jours après me voilà à l’aéroport d'Orly avec une amie qui m’a tout de suite suivie dans cette aventure improvisée.

5h du matin, Ramadan oblige nous n'avons pas dormi, notre vol est à 6h55. Arrivées à l’aéroport pour l'enregistrement nous sommes tout de suite fichées avec des étiquettes rouges sur nos bagages. S'en suis des croix affichées sur nos cartes d’embarquement et nous avons droit à un traitement VIP…au contrôle de sécurité : nous passons devant tout le monde, nous déposons nos affaires, nos chaussures, puis petit massage (fouille au corps). Suite à cela nos sacs sont fouillées de font en comble avant de les récupérer.
C’est bon on peut enfin embarquer ! J’appréhende l’arrivée avec tout ce qu’on m'a dit là-dessus. Arrivées à Tel-Aviv on passe à la douane, mon amie passe nickel, elle a son petit papier blanc. Quant à moi, on me dit que je dois passer au bureau pour répondre à quelques questions. Je lui demande pourquoi moi et pas mon amie, la dame au guichet me répond c’est comme ça question de sécurité.
Je ne bronche pas et nous allons en salle d'attente. Au bout d’1h45 on m'appelle. Une femme vient me récupérer et me fait entrer dans un bureau où elle commence à me poser quelques questions :

-    C’est votre 1ere fois en Israël ?
-    Pourquoi êtes-vous ici ?
-    Comment s'appelle votre père ? Et votre grand père ?
-    Quelle est votre profession ? Coach De vie. C’est quoi ça ? Je lui explique.
-    Quel est votre email ? Votre numéro de téléphone ?
Ok vous pouvez aller en salle d'attente on va vous appeler.
Quelques minutes plus tard un homme avec une feuille dans la main m'appelle. Il n'a pas mon passeport.

Il me prend à part, debout, et commence à me poser quelques questions, les mêmes que sa collègue. Il me demande en plus comment j’ai connue ma copine, et comme ça ne fait pas longtemps que je la connais on s’était inventée une histoire. Ensuite il me demande comment elle s'appelle, je suis tellement stressée que je bug…J'ai l'impression d’être à un examen ! Je reprend mes esprits et lui répond. Puis autre question bug : quel est son nom de famille ? « Heu…je ne sais pas ». Le gars rigole et me dit « Mais pourquoi ? », « Ben c’est pas important pour moi de connaître son nom de famille… ». Ensuite il me demande si c’est la 1ere fois que je suis interrogée. Je lui répond non aussi aux USA mais je n’ai pas eu de souci. Le gars me répond ensuite « ok c’est bon, retourne dans la salle d'attente, on va t'appeler ». 
Cinq minutes plus tard j’entend mon nom et vois mon passeport dans les mains d'un homme avec le fameux papier blanc ! Ouf, j’ai eu peur que l’interrogatoire continue. Cela aura duré 2h d’attente hamdoulilah. Je n'y crois pas, je suis enfin en Palestine! Cela fait bizarre d'être là et je suis tellement heureuse en même temps !

Nous voilà enfin sorties de l’aéroport et nous prenons le bus 485 pour 16 shekels (soit à peu près 4€).  Cinquante minute plus tard nous arrivons à Jérusalem et nous prenons un taxi (40 shk = 9,80€) pour nous emmener à notre hôtel New Palm Hostel tenu par des Arabes dans le quartier est. 

Arrivées dans le quartier, les gens nous sourient, nous demandent d'où nous venons "jazayer?", "la moghreb" nous répondons à un homme qui lui aussi est Marocain.

Nous recevons un très bon accueil du propriétaire quand il sait que nous sommes marocaines. Un autre client n'a pas eu cette chance car il s'est plaint de la longue attente et le gérant la sommer d’aller voir ailleurs s'il trouve mieux…
Avec Ilham qui est venue avec moi, nous partons pour el Qods pour couper notre jeûne. Nous prenons à emporter un plat de riz et du poulet aux amandes, un plat typique appelé « maklouba ».

Sur le chemin nous passons par le souk, l'adhan retentit et tout le monde s'agite et crit qu'il est l'heure de couper son jeûne. Comme un écho, de voix en voix, la nouvelle se répand d'un bout à l’autre des ruelles marchandes.  Puis nous apercevons un groupe de jeunes commerçants  attablés autour d'un grand plat, un mets succulent fumant qui titillent nos papilles. Ni une ni deux, chaleureusement les jeunes nous convient à leur table. Et debout nous voilà dégustant ce délicieux plat (maklouba) confectionné par la mère d'un des jeunes. C’est notre premier Iftar avec des Palestiniens, spontané et convivial.On oublie presque le plat que nous venions d'acheter ! 

Puis nous nous dirigeons vers l’esplanade des mosquées où l'on voit des groupes de partout dégustant leur plat en famille ou entre amis. Après la prière nous nous joignons à trois jeunes Palestiniennes : Amna, Oumya et Limah sa maman. On fait part à Amna de notre envie de vivre le Ramadan dans une famille Palestinienne, elle appelle donc une de ses amies qui est prête à nous recevoir chez elle dans les jours qui suivent.
Notre soirée se termine par un tarawih qui dure 20 rak'ats, on n'en voyait pas le bout même si la récitation était mélodieuse,  nous qui n’avions dormi que 4h et ce dans l’avion. 

Ce fut donc une belle première journée et nous avons hâte de découvrir la suite et surtout la vie des Paelstiniens!

Demain est un autre jour !
Chahira.